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Cette Cuirasse

Nul défaut dans cette cuirasse, que je construirai chaque jour.
Nulle beauté non plus, il est vrai, mon amour,
Mais ce n’est pas ce qui compte.
Puisque c’est moi que j’affronte.
Aucun mot de trop, aucun regard troublé,
J’apprendrai à t’aimer d’amitié.
C’est une promesse faite pour te garder, et me garder.

Une promesse stupide d’un homme qui se croit aguerri,
Du moins assez pour faire taire la source de vie.
Mais mon cœur est plus fort que mon esprit.
Je l’ai appris hier, et encore aujourd’hui
Et demain certainement, parce que si souvent j’oublie,

Ou simplement je crois quelques instants
Que je pourrais dominer mes sentiments.
Mais à présent, j’en suis terriblement conscient,
Mes passions me dominent aussi souvent que je me mens.

La seule cuirasse qui m’étreint n’a nulle couleur
Elle est le fruit issu de la douleur
Qui fait s’assécher la source de vie
Et s’enfuir la fraîcheur de mon esprit.

L’un comme l’autre s’affaiblit,
Tandis qu’ainsi, je ne grandis pas… je vieillis.

Et ainsi aussi, je perds tout espoir,
Toute envie de croire.
Ainsi aussi, tu t’enfuiras, petit à petit
Loin du fade qui m’envahit.

Cette cuirasse se referme autour de tous ces petits joyaux de lumière,
Ces gemmes sans prix nées en moi, tel ce diamant incandescent et fier
Dont tu étais l’unique inspiratrice, la source et l’issue
Sans même que, peut-être, tu ne l’ais voulu

Je retourne à la pierre, reconstruis sans le désirer
Cette gangue dure et froide, cœur et mains liés.
Je nais à l’envers sous cette pression démesurée
Pour ne devenir finalement qu’un adulte, triste et désabusé.

[Poésie]


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